Agoraphobie
Phobie / Phobie sociale / Agoraphobie
La phobie est une peur excessive face à un objet, une circonstance, une situation qui va de pair avec la réaction d’évitement. On parle de phobie quand la peur est systématique et incontrôlable, la phobie est également caractérisée par de violents états de panique tout comme la mise en place de stratégies d’évitement plus ou moins élaborées pour échapper à toute confrontation. La phobie est un des troubles anxieux les plus fréquents. Il en existe trois formes principales : la phobie sociale (peur excessive du regard et du jugement négatif de l’autre), l’agoraphobie (peur de certaines situations d’enfermement ou d’isolement), et les phobies spécifiques (peurs d’animaux, du sang, de la hauteur, etc.).
La phobie sociale fait partie des phobies les plus fréquentes. Cette pathologie est bien différente d’une simple timidité. Même si la gravité peut être plus ou moins importante, les personnes qui souffrent de phobie sociale ont une peur intense et systématique d’un ou plusieurs types de situation « d’interaction sociale », c’est-à-dire d’échange avec une ou plusieurs autres personnes. Elles craignent et anticipent un jugement négatif, non pas en raison d’un sentiment de persécution mais par manque de confiance en soi ou d’estime de soi. Toute rencontre est perçue comme un examen potentiel : « Que va-t-on penser si je n’ai rien à dire ? », « Je vais bafouiller et avoir l’air ridicule ! », « Je dois acheter ces chaussures que je viens d’essayer, sinon le vendeur ne va pas être content ». Ces situations déclenchent des symptômes assez violents, émotionnels et physiques, qui poussent la personne à se replier sur elle-même et à perdre ainsi encore plus toute confiance en elle-même. Alors que dans la timidité habituelle la crainte diminue avec l’expérience, dans la phobie sociale elle se maintient voire s’aggrave avec le temps à cause de confrontations pénibles.
La phobie sociale comporte deux risques psychologiques bien démontrés : la dépression, pour environ la moitié des personnes touchées par une forme grave, et les addictions.Certains usent en effet de l’alcool ou d’autres produits, comme le cannabis ou les médicaments anxiolytiques, pour se détendre et se désinhiber dans quelques situations sociales très stressantes, puis s’habituent à en consommer de plus en plus au point de développer une vraie dépendance.
L’agoraphobie était définie initialement par la peur des grands espaces et/ou de la foule. La définition actuelle est élargie à la crainte de toutes les situations dont on ne peut pas s’échapper facilement en cas de malaise, d’incident, ou d’attaques de panique, ou dans lesquelles on ne peut recevoir une aide en cas de problème. Chez les personnes présentant un trouble panique, la crainte principale concerne les risques de survenue d’une crise, alors que chez les autres personnes cette crainte est plus floue, avec l’intuition d’un risque de malaise, de chute, d’accident mal défini.
Typiquement, les situations redoutées sont la foule, surtout en milieu fermé (métro, grand magasin, salles de spectacle), d’autres endroits clos dont la sortie n’est pas immédiate (train, avion, ascenseur), mais aussi des endroits ouverts au sein desquels les patients craignent de perdre leurs repères et de ne pas trouver appui (grande place vide à traverser, rue ou pont, etc.). Dans les cas extrêmes, le simple fait de s’éloigner d’une zone de sécurité, en général le domicile, engendre une peur intense voire des attaques de panique, limitant alors gravement les possibilités de déplacement.
Comme pour toute phobie, la peur est reconnue par la personne comme irrationnelle, excessive, mais crée une gêne significative dans sa vie. Elle s’accompagne de comportements d’évitement ou de fuites, et de conduites contra-phobiques de réassurance qui consistent essentiellement en un besoin d’être accompagné pour affronter les situations redoutées, à l’origine d’une dépendance importante.